Le Tribunal Administratif de Pau, suite à notre référé commun FIEP-SEPANSO 64, a suspendu l’arrêté préfectoral du 25 mai 2009 fixant la date de la chasse au grand Tétras. C’est une grande satisfaction pour notre association qui se bat depuis des années pour obtenir l’interdiction de la chasse d’une espèce particulièrement menacée d’extinction.
Les changements climatiques, la chasse et le braconnage ont favorisé nettement la régression de nombreux noyaux de population. Les infrastructures routières et touristiques en milieu montagnard sont aussi des facteurs contribuant au déclin de l’oiseau.
C’est pour ces raisons que l’Espagne protège intégralement l’espèce depuis 1984. L’État français, lui aussi, prépare avec beaucoup de retard un vaste programme de restauration de l’espèce au plan national. Trois de nos départements ont déjà choisi de ne pas autoriser de prélèvement.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, début mai 2009, la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) s’est réunie afin de statuer sur les espèces qui seront chassées ainsi que sur les périodes d’ouverture et de fermeture de la chasse. Aucun débat n’a porté sur l’opportunité de chasser ou non le Grand Tétras en 2009. Pourtant, l’année dernière déjà l’ONF (Office National des Forêts) avait remis un document intitulé : « Proposition pour la gestion cynégétique du Grand Tétras dans les Pyrénées » au terme duquel il a été exposé avec précision les raisons pour lesquelles il est indispensable de s’opposer à tout prélèvement.
Enfin toujours pour notre département aucune donnée fiable ne permet d’établir avec certitude la densité de l’espèce et son taux de reproduction pour l’année 2009.
C’est pourquoi, devant la diminution catastrophique de la population de Grand Tétras et la forte incertitude quant au taux de reproduction, il est nécessaire d’appliquer le principe de précaution. Tant que l’administration persistera dans son erreur nous poursuivrons nos actions juridiques. Cette décision du Tribunal Administratif de Pau ne peut que nous conforter dans cette démarche contentieuse.
Jacques M.