Mise au point : Vautours fauves en Pyrénées
Délires consternants autour d’un triste accident de montagne
Article mis en ligne le 28 mai 2013

Le 14 avril 2013 dans les Pyrénées (commune de Larrau) une randonneuse de 52 ans a fait une chute mortelle de plus de 300 m dans un couloir neigeux.

Les gendarmes du peloton de haute montagne et un médecin du SMUR, arrivés sur les lieux environ deux heures après l’accident, n’ont pu que constater le décès. Les secouristes ont signalé la présence de vautours fauves à proximité de la victime.

Les corps de personnes mortes, quelle qu’en soit la cause, séjournant dans la nature ont toujours été consommés par la faune sauvage ou/et domestiques à régime charognard exclusif [1] ou partiel [2]. Il n’y a rien de plus naturel et c’est même la forme de sépulture exigée en Asie par certaines religions.

Certes, nos mœurs sont tout autres. Mais, aussi choquant que ce soit pour certains, ces animaux ne peuvent pas percevoir un cadavre autrement que comme de la nourriture disponible, sans manifester le moindre comportement de prédation.

A la différence des mammifères, les vautours comme tous les autres oiseaux à régime charognard, utilisant l’espace aérien pour se déplacer, peuvent intervenir rapidement auprès d’un cadavre.

Les médias soucieux d’une information objective, ont rendu compte des faits rapportés par les gendarmes et le médecin ; ces derniers ne laissant aucun doute quant à la mort de la victime avant l’arrivée des vautours.

D’autres médias ont pratiqué un sensationnalisme sans scrupule, déformant les faits ou leur donnant un éclairage tendancieux, instrumentalisant le malheur de la victime et des ses proches au service d’une stratégie douteuse, notamment :

  • blog d’un agitateur local, anti-faune obsessionnel et depuis longtemps décrédibilisé ;
  • une revue de chasse en ligne en profite pour lancer une attaque personnelle contre une spécialiste des vautours ;
  • enfin, la presse populaire britannique exploite ce fait divers pour vilipender une fois de plus l’Union Européenne.

Il n’y a pas lieu de réagir outre mesure à cette accumulation de mauvaise foi et d’incompétence.

Les animaux à régime charognard, comme les vautours fauves, sont largement répartis sur tous les continents du globe. La vérité est qu’ils éliminent efficacement et sans frais les innombrables animaux morts et autres déchets organiques. Ils jouent ainsi un rôle sanitaire
essentiel et indispensable en tant qu’équarrisseurs naturels.

Michel TERRASSE et Roger MATHIEU

Crédit photo : Thomas Luzzato