La dynamique du gave de Pau
Article mis en ligne le 4 août 2008
dernière modification le 4 août 2011

Le cours naturel du gave est complexe, il se compose de différents éléments :

Méandres

Bras secondaires


Bras abandonnés


Bras morts

Le gave n’est pas un long canal rectiligne.

La zone d’activité du gave est composée de méandres, de bras secondaires, de bras abandonnés et de bras morts.

Le cours du gave n’est pas rectiligne. Celui-ci se déplace, abandonnant un bras, créant des iles et changeant parfois de lit.

Quand le cours du gave devient rectiligne on obtient :

  • Une accélération du courant
  • Des arrivées brutales de crues
  • Une érosion de la berge

Erosion de la berge


L’HOMME DOIT LAISSER AU GAVE UN ESPACE DE LIBERTE POUR EVITER DES DEGATS

La saligue a une grande biodiversité. C’est la végétation naturelle sur les bords du gave.

Les premières plantes à apparaître sont essentiellement des graminées et la végétation à baldingère (faux roseaux) avec des rhizomes colonisateurs se développe rapidement. Les premiers arbres à s’installer sont les saules pourpres suivi de saules blanc, de peupliers noirs, de frênes élevés et de chênes pédonculés.

D’autres plantes vont s’installer ; citons par exemple l’armoise de Verlet, la fumeterre grimpante, la saponaire officinale, le brome rigide etc

Saligue naturelle

L’HOMME DOIT PRESERVER LA BIODIVERSITE QUI LUI EST INDISPENSABLE POUR LA SURVIE DU GAVE.

La saligue n’est pas un parc ni une promenade (voir photo le long du golf de Billère). Dans ce cas on élimine un milieu très riche en flore et faune y compris pour la chasse et la pêche.

L’installation de pelouses jardinées élimine la biodiversité et n’empêche plus les polluants agricoles et autres de ruisseler directement dans l’eau lors des orages.

Chemin jardiné de promenade

La saligue est difficile à pénétrer c’est ce qui protège sa biodiversité.

Les chemins larges qui longent le gave sont des portes ouvertes aux plantes invasives. Ces dernières ont accès à la lumière et peuvent proliférer grace à l’action de l’homme qui leur laisse des bandes enherbées où s’implanter.

La tranquilité de la faune est perturbée par les trop nombreux promeneurs.

La création de ces chemins à pour conséquence la mise en chantiers de travaux publics couteux. Pour les protéger de la dynamique naturelle du gave les berges sont artificialisées par des remblayages et enrochements.

Chemin large le long du gave

L’HOMME DOIT EVITER CE QUI FACILITE L’INVASION DES PLANTES EXOTIQUES

Les berges naturelles d’un gave sont très utiles.

La végétation naturelle des berges apporte une riche biodiversité, une protection contre l’érosion ainsi que hébergement et nourriture des poissons, oiseaux et autres animaux.

Berges naturelles

Les enrochements artificiels ont des conséquences néfastes

Un enrochement c’est :

 une accélération de la vitesse du gave et l’érosion des berges en aval

 la disparition de zones utiles aux poissons.

Enrochement et rehaussement inutile d’un sentier

L’ENROCHEMENT DOIT ÊTRE LIMITE A LA PROTECTION DIRECTE DES HABITATIONS ET OUVRAGES D’ART.

Suite à l’action du gave, au bout de 4 ou 5 ans les enrochements artificiels (très couteux) finissent souvent à l ’eau.

Enrochements déplacés au milieu du gave

Les zones basses de la saligue.

Ces zones basses (photo) ont un rôle très utile :

 Zone naturelle d’expansion des crues

 Zone de ralentissement des crues

 Participation à l’alimentation de la nappe phréatique

 Élimination de substances polluantes par un rôle de filtre végétal

 Large contribution à la biodiversité.

Saligue basse

Remblayer pour faire des sentiers (photo) et des zones de loisirs c’est :

 Diminuer la surface d’expansion des crues et donc les aggraver

 Accélérer le courant et favoriser l’érosion

 faire baisser la nappe phréatique

 contribuer à l’appauvrissement de la faune et la flore.

Berge remblayée avec enrochements

TOUT REMBLAYAGE DÉTRUIT L’ÉQUILIBRE DU GAVE ET CONDUIT A DES DÉGÂTS IMPORTANTS.

Les atterrissements (îles basses) sont des éléments naturels du gave.

Les atterrissements :

 permettent le ralentissement des crues.

 favorisent la création de bras secondaires et bras morts utiles aux poissons pour des frayères (photo) et des zones de nourriture.

 contribuent à la biodiversité.

Atterrissement (île basse)

Les atterrissements sont nécessaires à la biodiversité du gave

Les atterrissements créent des bras secondaires peu profonds où le courant est très faible.

Ce sont des zones riches en biodiversité appelées frayères.

C’est là où se nourrissent et se reproduisent les poissons et autres animaux du gave.

Frayère tranquille

Les conséquences de la destruction des atterrissements (îles basses)

Niveller un atterrissement c’est :

 faire disparaitre sa végétation.

 étaler le lit du gave et rompre son équilibre.

 créer des chenaux artificiels qui vont augmenter la vitesse du courant.

Nivellement du lit du gave

Avec pour résultat :

 l’érosion des berges à l’amont pour refaire l’atterrissement.

 l’érosion des berges en aval du fait de l’accélération du courant (due au nivellement artificiel)

 la disparition des frayères.

 l’appauvrissement de la faune et la flore.

Érosion en aval des travaux de nivellement

ATTAQUER UN ATTERRISSEMENT EST SOUVENT INUTILE CAR IL SE RECONSTRUIT TRÈS VITE.

La vie piscicole ne peut se concevoir sans que soit assurée une très bonne qualité des fonds et de l’eau. La qualité des biocénoses riveraines suppose que le gave conserve une dynamique des formes et des sédiments.
Le tourisme vert ne peut se développer le long de cours d’eau dégradés, il est donc nécessaire de mieux connaître les processus naturels qui commandent leur géomorphologie et fonctionnement.